The Song

It’s a strange time, so today I’m coming out of the pure show, to talk about poetry.
Poetry, or the song of the world…
We all have, each in our own countries, these poems that speak to our hearts…
Which we can sometimes translate to speak to all hearts…
Which we can also watch
Because a poem is also a way of seeing
In addition to a way to make the world ring with the words

So, if you feel like it, I suggest that you add to my poems in French some poems from your home, with your words and your sounds.

And look – or rather listen – how beautiful poetry is when it passes through the voice…

C’est Extra – Léo Ferré

Une rob’ de cuir comme un fuseau
Qu’aurait du chien sans l’ fair’ exprès
Et dedans comme un matelot
Une fill’ qui tangue un air anglais
C’est extra
Les moody blues qui chante(nt) la nuit
Comm’ un satin de blanc marié
Et dans le port de cette nuit
Un’ fill’ qui tangue et vient mouillerC’est extra, C’est extra, C’est extra, C’est extraDes cheveux qui tomb’nt comm’ le soir
Et d’ la musique en bas des reins
Ce jazz qui d’jazze dans le soir
Et ce mal qui nous fait du bien
C’est extra
Ces mains qui jouent de l’arc-en-ciel
Sur la guitare de la vie
Et puis ces cris qui mont’nt au ciel
Comme une cigarett’ qui prieC’est extra, C’est extra, C’est extra, C’est extraCes bas qui tiennent haut perchés
Comme les cordes d’un violon
Et cette chair que vient troubler
L’archet qui coule ma chanson
C’est extra
Et sous le voile à peine clos
Cette touffe de noir Jésus
Qui ruisselle dans son berceau
Comme un nageur qu’on n’attend plusC’est extra, C’est extra, C’est extra, C’est extraUn’ rob’ de cuir comme un oubli
Qu’aurait du chien sans l’ faire exprès
Et dedans comme un matin gris
Un’ fille qui tangue et qui se tait
C’est extra
Les moody blues qui s’en balancent
Cet ampli qui n’ veut plus rien dire
Et dans la musique du silence
Une fill’ qui tangue et vient mourir

C’est extra, C’est extra, C’est extra, C’est extra

L’Etrangère – Le recueil inachevé – 1956 – Louis Aragon

Il existe près des écluses
Un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s’use
À démêler le tien du mien
En bande on s’y rend en voiture,
Ordinairement au mois d’août,
Ils disent la bonne aventure
Pour des piments et du vin doux.

On passe la nuit claire à boire
On danse en frappant dans ses mains,
On n’a pas le temps de le croire
Il fait grand jour et c’est demain.
On revient d’une seule traite
Gais, sans un sou, vaguement gris,
Avec des fleurs plein les charrettes
Son destin dans la paume écrit.

J’ai pris la main d’une éphémère
Qui m’a suivi dans ma maison
Elle avait des yeux d’outremer
Elle en montrait la déraison.
Elle avait la marche légère
Et de longues jambes de faon,
J’aimais déjà les étrangères
Quand j’étais un petit enfant !

Celle-ci parla vite vite
De l’odeur des magnolias,
Sa robe tomba tout de suite
Quand ma hâte la délia.
En ce temps-là, j’étais crédule
Un mot m’était promission,
Et je prenais les campanules
Pour des fleurs de la passion.

À chaque fois tout recommence
Toute musique me saisit,
Et la plus banale romance
M’est éternelle poésie
Nous avions joué de notre âme
Un long jour, une courte nuit,
Puis au matin : “Bonsoir madame”
L’amour s’achève avec la pluie.Louis Aragon.

Ferré in L’Etrangère (Aragon)

« La ville, le soir et toi » – Nâzim Hikmet

Vous êtes toutes nues dans mes bras
    la ville, la nuit et toi
votre clarté illumine mon visage
  et puis le parfum de vos cheveux.
À qui ce cœur qui bat
au-dessus du murmure de nos souffles palpitants
  est-ce ta voix, celle de la ville, celle de la nuit ou bien la mienne ?
Où finit la nuit, où commence la ville
Où finit la ville, où commences-tu toi
  où est ma fin, où est mon commencement ?

NÂZIM HIKMET, « La ville, le soir et toi », 1959, Il neige dans la nuit et autres poèmes, © Éditions Gallimard, 1999.

Baudelaire : Parfum Exotique

Louise Labé

Take care ; tomorrow will be beautiful

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